« Etre Normand c’est être tourné vers l’océan, les pieds ancrés sur une terre et les yeux fixés à l’horizon.
On ne peut vivre proche de la mer sans que naisse en soi le désir d’aller au loin.
Et l’on se prend parfois à rêver que l’on aperçoit les côtes anglaises derrière ces nuages qui traînent au ras de l’eau.
Illusion ? Peut-être…
Mais comment ne pas avoir envie de bondir sur les vagues à bord d’un bateau, de franchir les rouleaux, de quitter la côte pour prendre le vent et aller découvrir ce qui se passe là-bas, dans les lointains ?
Au Brésil, comme l’ont fait Gonneville et les marins de Honfleur, tout près d’ici ? Ou plus loin, vers le Canada, comme Champlain ? »
Jean Cuisenier
Plus qu’une invitation au voyage, l’objet lumineux « Je te salue vieil océan » est une invitation à l’espace. Il nous suggère les vent qui poussent vers l’horizon et des lointains que l’imagination ne suffit plus à deviner. Un temps et un espace fondamentaux à partir desquels la vie s’organise et grandie. Un voyage dans un « vide » qui n’est plus l’absence qui sépare, mais bien le rythme, le décalage, la variation, qui relient les choses entre elles.
Ce n’est qu’au sein de la vacuité que le mouvement devient possible, nous dit Le livre du thé de Okakura Kakuzô.